samedi 5 mai 2012

Permission

Première permission accordée, première sortie effectuée pour une petite ballade au bord d'un lac. Un peu de marche, un peu de route, quelques photos pour le principe... Le ciel s'obscurcit, le crachin breton fait son apparition. En Bretagne, il ne pleut que sur les cons. Le crachin, ça ne compte pas.
Et aux touristes qui disent qu'il pleut tout le temps en Bretagne, je leur rétorques tel un breton qu'il fait beau plusieurs fois par...jour en Bretagne.
Je reviens en arrière de quelques heures. Putain que c'est pas simple la situation. La tension est palpable, et tout peut être prétexte à accrochage entre lui et sa compagne (ma belle mère pour le coup). Il n'a jamais été facile à vivre, c'est un fait. Je devines son envie de points de repères fixes, et là j'ai l'impression de me retrouver à accompagner deux personnes pour que ça se passe au mieux. L'accompagner lui, prendre du temps avec lui, mais aussi être attentif à l'environnement pour que ça se déroule au mieux, même si je sais d'avance que tout ne sera pas rose. Il y a quelque chose à construire, et ça ne va pas se faire en un jour c'est certain.
Peut être que pour commencer il faudrait bannir l'alcool de la maison, mais à quoi bon si ce n'est pas son choix à elle. Comment lui faire comprendre et prendre conscience qu'elle va passer à côté de quelque chose si elle prend la fuite dans le vin ? Je n'en sais rien, je n'ai pas de réponse pour le moment. Ce que je sais, c'est que c'est pesant et que ça complique la relation.
Quelle bulle mettre en place  ? Quel cocon protecteur ? Quel filtrage efficace pour éviter les pollutions en tout genre qui bouffent de l'énergie et créent de la tension inutile ? Là aussi, pas de réponse...
Et que faire ? Laisser le quotidien routinier guider nos pas et faire comme si rien n'allait se passer ? On range le bordel du garage, on fait du jardinage...on se projette à l'année prochaine et on fait comme si tout allait bien (ou presque) ? Ou on croque la vie à pleines dents comme on mord dans une pomme ? Je connais déjà la réponse, mais elle n'est pas simple à mettre en place.

J'ai ici un espace pour moi, pour mon billet d'humeur. Je ne prend pas de train, je ne sais pas dans quelle gare je suis. Mon instinct me dirait de relire Harry Potter pour mettre une image dessus, du moins une idée du pourquoi du comment de ce qui m'attend et de ce que j'ai à vivre. Plusieurs directions s'offrent à moi. Je peux rester à quai et regarder le train partir, je peux rester à quai et me retourner, ou je peux monter dedans, composter mon billet et vivre l'aventure qui s'offre à moi, à nous. Mon billet est en poche depuis hier, je l'ai même composté sans l'ombre d'une hésitation, alors que c'est l'inconnu que j'ai devant moi. Je n'ai jamais apprécié la nouveauté. Au resto chinois je ne prend que des valeurs sûres pour éviter la déconvenue. Et là, je me retrouve dans un train dont j'ai une vague idée de la destination, mais sans en connaitre l'itinéraire. Putain que j'ai peur. Et finalement, j'y suis dans ce train.

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